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Les lois de la géométrie sphérique et euclidienne montrent que cette
opération ne peut se réaliser sans perte d’information. Les sciences géodésiques
proposent deux catégories principales de projection. Chacune d’elles privilégie la
conservation d’une propriété au détriment des autres. Ces propriétés sont
l’orientation et la surface.
Une projection est dite
conforme lorsqu’elle respecte les
directions relatives, c’est-à-dire l’angle formé entre deux directions.Elle est
dite équivalente si elle conserve les
aires des objets projetés. Aucune de ces projections ne conserve réellement les
distances.
La cartographie
topographique s’établit généralement selon une projection conforme. Le mode de
projection est choisi de sorte que, localement, les distances sont respectées
dans un intervalle d’erreur tolérable. Il existe de nombreuses projections. Les
deux les plus courantes sont la cylindrique et la conique. Nous en présentons
les éléments essentiels à l’intention des lecteurs qui ne bénéficient d’aucune
formation dans ce domaine. Généralement, les objets à la surface de l’ellipsoïde
sont projetés, de manière orthogonale, d’abord sur une sphère de référence, puis
de celle-ci projetés à nouveau sur une surface développable en un plan, le
cylindre ou le cône. Les schémas présentés pour les différentes projections
considèrent que la surface de référence est déjà une sphère. Plusieurs variantes
de projections ont été proposées. Nous en exposons ici les principes les plus
appliqués. La géoréférence nationale ensuite est, dans la plupart des cas,
exprimée en mètres selon une origine qui évite des ambiguïtés entre longitude et
latitude.
Les figures ci-dessus représentent deux possibilités de projection cylindrique. A gauche, le cylindre est tangent à la sphère terrestre le long d’un méridien. C'est la projection UTM. Pour chaque méridien est défini un nouveau cylindre. Pour que les déformations linéaires restent acceptables, on se limite à un ”couloir” de ± 3° de part et d’autre du méridien. La Terre est ainsi découpée en 60 fuseaux comme sur la figure ci-dessous. Le méridien de Greenwich sépare les fuseaux 30 et 31 comptés en direction de l’est. A droite, le cylindre est tangent le long d’un grand cercle, la projection est dite de Mecator oblique.
La projection conique conforme de Lambert est le système de projection adopté notamment par la France. Un cône est tangent à l’ellipsoïde de révolution le long d’un parallèle. Un seul système n’aurait pas suffi pour maintenir les déformations linéaires dans des limites acceptables. Aussi, 4 cônes de projection ont été nécessaires, 3 en métropole, 1 en Corse. Le méridien origine, devenant l’axe des y, est celui de l’observatoire de Paris.
La géoréférence constitue la base de la cartographie du territoire et a posteriori des systèmes à référence spatiale. D’autres systèmes de référence sont également connus. Ils ne sont pas utilisés seuls. Ils se superposent à celui décrit. Parmi eux, il convient de citer en premier lieu les référentiels postaux, régionaux et routiers. Les référentiels postaux de l’Europe continentale sont basés sur un numéro qui désigne le bureau postal chargé de la distribution du courrier. A chaque numéro est ainsi assigné un espace géographique délimité selon des critères d’optimisation de la distribution. Toute personne résidente dans la zone se voit par conséquent affectée d’un même numéro. Cette géoréférence joue un rôle dans le ”geomarketing”. Lors d’étude de marché, on établit une correspondance entre les strates sociales présentes et la zone postale de manière à élaborer une publicité bien ciblée. Le système nord-américain est différent. Il s’établit selon un découpage en mailles régulières de l’espace (Theriault 1994). Les géoréférences routières permettent de localiser de manière univoque tout événement survenant sur le réseau. Là aussi, on note des différences notoires selon les pays.