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Un phénomène discret peut être circonscrit par ses
limites. Il constitue de ce fait un objet géographique. La structure du système
d’information qui lui correspond tend donc à reproduire cette perception. On
l’appelle pour cette raison l’approche objet.
Un objet spatial est une portion délimitée de l’espace possédant une
propriété thématique unique. Une fois ces objets définis, il est possible de les
caractériser par des propriétés relatives à d’autres thèmes ; par exemple
caractériser une unité administrative prédéfinie par son contenu démographique
(nombre d’habitants), géologique, végétal, etc…
En revanche, un phénomène continu tel l’altitude,
l’humidité, la température de surface n’est pas identifiable comme un objet
occupant une surface donnée sur le territoire. Il se représente soit par des
isolignes, soit par la valeur mesurée en des endroits particuliers de manière à
rendre compte des variations de ses propriétés dans l'espace. Les isolignes
offrent une bonne appréhension visuelle de la variation spatiale du phénomène,
cependant l’information qu’elles fournissent est souvent fortement appauvrie par
le pas des intervalles de valeurs choisis. Il paraît plus judicieux de
représenter une variable continue de l’espace par les valeurs qu’elle prend
selon la structure d’une grille régulière. On partitionne l’espace en un nombre
fini d'éléments et on assigne à chacun ses propriétés spécifiques.
Ce
mode de discrétisation conserve davantage de nuances sur la variabilité spatiale
et offre beaucoup d’avantages pour les traitements numériques. (voir le cours
d'analyse spatiale). La structure de l’information en grille à maille régulière
est similaire à celle d’une image numérique produite par un radiomètre à
balayage. Par analogie, cette manière de procéder est souvent dénommée
approche image ou raster si l’on tolère
l’anglicisme.
L’approche image ou raster n’est pas réservée aux seules
variables continues. L’information associée à une maille peut représenter
également son contenu thématique comme l’occupation du sol. Dès lors que l’on a
sélectionné les objets spatiaux ou la taille des mailles, on s’attache à les
observer pour déterminer leurs propriétés. Chaque portion de l’espace concernée
devient ainsi une unité d’observation,
concept traité dans la leçon 3 sur l'information spatiale et ses propriétés.